mercredi 15 février 2017

Mozambique 2017 - Maputo - Musée d'histoire naturelle

Lors de sa création en 1913 par le capitaine Alberto Graça, le musée était installé dans une dépendance de l'école voisine, dénommée au temps colonial "9 octobre" (aujourd'hui l'école secondaire Josina Machel), il fut transféré quelques années après à la Vila Joia, à proximité du jardin Tunduru...mais ce n'est qu'en 1928 qu'il fut installé dans l'élégant édifice de style pseudo-manuelin, situé sur la Place des Découvertes (aujourd'hui place Travessia do Zambeze), comme musée provincial. Il n'acquit son statut de musée dépendant de l'Institut de Recherche scientifique de Mozambique qu'en 1959. Au moment de l'indépendance, ce musée avait vocation d'être un pôle de recherche régional sur la faune en maintenant des collections de référence sur la faune, tant terrestre que maritime. Mais 42 ans après, le visiteur non prévenu serait déconcerté par la décrépitude du lieu. Rien n'a changé sur le plan muséographique et le bâtiment a subit les ravages du temps : infiltrations et humidité ne contribuent pas à la préservation des animaux empaillés. Il faut reconnaître que la scénographie centrale, représentant de manière dramatisée, l'écosystème des savanes africaines, où l'on voit les prédateurs - lions, guépards, léopards s'acharner sur leurs proies, parmis les antilopes, gazelles, impalas et girafes, ne manque pas d'intérêt. Pièce rare : une collection d'embryons et foetus d'éléphants...intéressante monstration d'une gestation de 20 mois. Sinon, sur les galeries supérieures et les salles annexes, la faune maritine, poissons et invertébrés, ainsi quz serpents et reptiles sont visibles en vitrines et bocaux...mais le tout - particulièrement les collections d'insectes - est sérieusement menacé...et l'on a peine à voir les papillons aux ailes défraichies, les coléoptères lentement ravagés par les moisissures ou les acariens ... Des efforts sont cependant consentis pour tenter de préserver ce patrimoine et une association des amis du musée s'est constitué. Les bâtiments recèlent aussi quelques collections ethnographiques : on peut y voir les masques traditionnels des Makondes, et des objets usuels des différentes cultures mozambicaines. Mais ici encore, la didactique laisse à désirer... on est loin de l'ethnographie actuelle.  


Le musée a fêté en 2013 son centenaire : c'est l'occasion d'un blog tenu par Venda Muhumane

quelques photos :









mardi 14 février 2017

Mozambique 2017 - Maputo - Baixa (2)

Les ruelles du bas de la ville de Maputo...






Mozambique 2017 - Maputo

Traces anciennes

Le bas de la ville de Maputo, quartier que l'on nomme "Baixa", était anciennement le coeur de la ville : le marché municipal, la gare, le port et ses 'innombrables commerces et bar plus ou moins interlopes faisait du quartier un endroit chaud et à ne fréquenter qu'avec prudence...aujourd'hui, le quartier est toujours aussi populeux, mais les bâtisses anciennes, à l'architecture désuète des colonies portugaises, font place à d'imposants building de la Banque du Moçambique, du Ministère des affaires étrangères, ou des hôtels luxueux...Il n'empêche que le quartier garde un certain charme...malgré la décrépitude des immeubles de rapport ou de bâtiments administratifs hantés par des fonctionnaires nonchalants et de files d'administrés armés de patience... un aperçu très partiel des lieux.

l'antique forteresse de Maputo, aujourd'hui un musée historique de l'ère coloniale.

 


à l'arrière-plan, les batiments de la Banco de Moçambique...

vue du toit d'un bâtiment adiministraif














jeudi 2 février 2017

Mozambique 2017 - 2 - Urbanisation chaotique

Peut-on parler de "bruxellisation" de Maputo...peut-être, si l'on considère le caractère plutôt chaotique du développement urbain à Maputo. La croissance économique des dernières décennies a suscité l'engouement des investisseurs immobilier...les friches de la zone côtière ont fait place à d'imposants hôtels de luxe, dans le haut de la ville, les centres commerciaux, les immeubles bancaires, prolifèrent, des condominiums proposent des appartements de luxe dans des véritables quartiers réservés, mais dans la banlieue proche, là où l'on trouvait, non pas des taudis mais des petites habitations populaires, on voir surgir des luxueuses villa étalant le faste de la nouvelle bourgeoisie locale. Il y a aussi des modernisations bienvenues : des écoles (privées) de bonne tenue assurent un enseignement correct, le vieux marché au poissons (où sous les échoppes de paille, on faisait cuire le poissons acheté directement aux pêcheurs, fait place à un marché similaire, où échoppes et restaurants sont en ciment, moins pittoresque mais répondant à des normes hygiéniques plus rigoureuses... 


Ce qui frappe le visiteur est l'abandon de l'espace public : mis à part les chaussées asphaltées des beaux quartiers, les routes secondaires et les trottoirs sont voués à une destruction lente. Le piéton se voit obligé de déambuler entre les 4x4 stationnées à tout va. La circulation urbaine est totalement congestionnée par le flot de ces véhicules encombrants, certes utiles vu l'état des routes, mais surtout indicateur de richesse. Les transports en commun sont assuré par un parc de minibus où l'on voyage enserrés comme des sardines en boîte.