En ces temps d'austérité et de sécurité totalitaire, les mascarades constituent toujours une forme de transgression. Le masqué décrète la mort du soi pour assumer une identité collective - sublimée comme un dieu, exprimant de l'enracinement dans le terreau identitaire ancestral, ou affirmant une fusion avec les forces naturelles - qui fait fi des contraintes sociales. Sous le masque, on se libère, on se venge ou venge les injustices commises par le pouvoir. C'est pourquoi le masque est
craint, à la fois adoré et honni. Il peut aussi bien exprimer la justice
- comme ces super-héros de bande dessinée - que le crime : mais entre
la cagoule des forces de l'ordre et celui du terroriste, il y a-t-il
vraiment une différence ?
Les mascarades festives relèvent certes du
jeu, du cirque et du théâtre : la part du divertissement est
incontestable, mais s'esquisse aussi un rituel cathartique et
sacrificiel. En l'occurrence, le carnaval sauvage bruxellois se termine,
paraît-il, par la pendaison symbolique du promoteur immobilier et du
bureaucrate, figures honnies du pouvoir dans ces quartiers populaires des Marolles. ...
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