Luttes de femmes et femmes en luttes...
En 195 avant notre ère, Rome était agitée d'une des premières luttes féminines. La loi (portée par le tribun Oppia) interdisait aux Romaines "d'avoir plus d'une
demi-once d'or, de porter des vêtements de diverses
couleurs, et de faire usage de voitures à Rome, ou dans
d'autres villes, ou à un mille de leur enceinte, sauf le
cas de sacrifices publics." Il était question d'abroger cette loi tombée en désuétude et le débat public était particulière vif. Tite-Live relate (Histoire romaine, livre XXXIV, chap 1 à 3) que "les femmes
elles-mêmes, sans se laisser arrêter par aucune
autorité ni par la pudeur, ni par les ordres de leurs
maris, sortaient de leurs maisons; on les voyait
assiéger toutes les rues de la ville, toutes les avenues
du forum". Caton l'Ancien (Marcus Porcius Cato) connu pour ses positions ultra-conservatrices s'en inquiétait, interpellant le Sénat dans ces termes "Que
sera-ce si vous leur permettez d'attaquer ces lois l'une
après l'autre, de vous arracher tout ce qu'elles
veulent, en un mot, de s'égaler aux hommes? Pensez-vous
que vous pourrez les supporter? Elles ne se seront pas
plutôt élevées jusqu'à vous qu'elles
voudront vous dominer."
La fameuse loi Oppia fut, heureusement, abrogée.... sans doute moins par souci d'égalité de genre que de ramener la paix publique ébranlée par ces manifestations et de renvoyer aux pères et aux maris la responsabilité de gérer, eux-même le budget "beauté" de leur filles et épouses.

On pourrait croire que nous avons, au 21e siècle, rompu avec cette "gynophobie" phallocratique. Pourtant les cas sont nombreux de violences misogynes : ségrégations sociales, restrictions économiques, contrôle des corps, normes vestimentaires coercitives, violences domestiques, viols et tortures répressives, féminicides délibérés qui témoignent d'une volonté de domination et d'asservissement implacables. C'est pourquoi à l'agitation féminine de jadis succède les luttes féministes organisées, luttes parfaitement légitimes qui témoignent de l'actualité des aspirations égalitaires et émancipatrices.
Le 8 mars 2est la journée internationale des droits des femmes. une manifestation eut lieu à Bruxelles comme dans de nombreuses régions du globe. A Bruxelles, quelques 8000 (15000 selon les organisateurs/trices) manifestant-e-s ont défilé, scandant des revendications fermes, exprimées dans une tonalité joyeuse.
Quelques photos ...