La réponse est étonnante...car il s'agit de Patrice Lumumba.
Oui,
l'artisan de la décolonisation du Congo, celui qui s'adressant
directement à son peuple affirma dans son discours d'indépendance,
quatre ans plus tard, que "Nul Congolais digne de ce nom ne pourra jamais oublier que c'est
par la lutte qu'elle a été conquise (...) Cette lutte, qui fut de
larmes, de feu et de sang, nous en sommes fiers jusqu'au plus profond de
nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste" s'exprimait de la sorte dans une une
lettre-circulaire adressée en 1956 aux membres de l'Association des
évolués (entendez par là les Congolais ayant assimilé les normes
sociales et culturelles du colonisateur) de Stanleyville.

On
aura glosé et enquêté sur les circonstances de ce crime, sur le rôle
des responsables katangais, et de Mobutu, mais aussi, et surtout, de
fonctionnaires, commissaires et officiers, belges.
Ces
points encore discutés par les historiens ne seront peut être jamais
complètement élucidés. Quoi qu'il en soit, Patrice Lumumba devient un
symbole, un héraut de l'Afrique indépendante, un héros national et
international, qui fut capable d'articuler l'indépendance et la lutte
plus globale contre l'impérialisme.
Aujourd'hui
encore, la Belgique hésite à affronter avec lucidité son passé
colonial... L'idée d'une place publique au nom du leader congolais
effarouche encore les édiles ixellois. Aussi l'association Bamko, le Comité féminin et afrodescendant pour l'interculturalité et contre le racisme, a pris
l'initiative d'inaugurer une "place itinérante" au nom de Patrice
Lumumba, et de faire ériger une statue, réalisée par Rhode Makoumbou, le représentant, prononçant son fameux discours du 30 juin 1960.
L'évènement
eut lieu aux galeries Ravenstein, et rassembla une bonne centaine de
sympathisants, des Congolais et d'autres Africains, mais aussi des
Belges et autres européens... Il fut l'occasion, outre de rappeler notre responsabilité historique, de souligner l'importance d'une décolonisation des esprits et le rôle primordial de l'art dans une transformation des mentalités.
Rhode Makoumbou, née à Brazzaville, a créé de
nombreuses sculptures en matière composée (sciure et colle à bois sur
une structure métallique. "S'inspirant de la vie quotidienne des femmes africaines, elle se considère un peu comme une artiste archiviste de la
mémoire sociale et culturelle de l’Afrique en général, et du Congo en
particulier. Elle s’exprime souvent dans ses interviews sur le respect
des notions idéologiques de l’identité et de la diversité culturelle.
Elle a toujours accordé une grande importance à la question du sens dans
l’art et du rapport entre l’artiste et son public. C'est la première fois qu'elle représente un personnage historique. " (http://www.rhodemakoumbou.eu/fr/biographie)