le titre fait allusion à la série TV "real humans"... qui met en scène des robots humanoïdes qui prennent conscience de leur identité ... et de leur aliénation.
lundi 31 mars 2014
lions de Flandre
Au parc du cinquantenaire je rencontre, par hasard, la dislocation d'une manifestation de séparatistes flamands et catalans. Les drapeaux jaunes au lion noir - non pas celui de la communauté flamande, mais des mouvements séparatistes flamands, abondaient dans ce parc : la RTBF écrit sur son site "Dimanche midi, les drapeaux flamands étaient bien présents dans le parc
du Cinquantenaire ainsi que des drapeaux écossais et catalans pour
représenter autant de régions qui plaident pour le droit à
l'autodétermination"...
Quelques portraits, sur le vif, de militants flamands.
Quelques portraits, sur le vif, de militants flamands.
mardi 25 mars 2014
sur une cage d'escalier
Dans une bâtisse du 19e s, à Ixelles, cette cage d'escalier : sujet d'une étude photographique...
en noir et blanc tout d'abord
en noir et blanc tout d'abord
puis en couleur
vendredi 21 mars 2014
jouets mondialisés
mondialisation, précarisation économique, émergence d'une économie informelle : les jouets mondialisés, en provenance sans doute d'ateliers glauques du tiers-monde, se retrouvent dans nos rues, proposées quasi à la sauvette par des marchands, relevant eux-mêmes de la mondialisation de la main d'oeuvre.
![]() |
rue neuve - Bruxelles |
![]() |
rue neuve - Bruxelles |
mardi 18 mars 2014
Rino Noviello : mémoire des mutations industrielles
Rino Noviello est photographe et artiste plasticien, diplômé en photographie et vidéo, et fondateur de l'agence picturimage, il a publié de nombreux reportages et des ateliers centrés sur la rencontre entre la culture artistique et l'industrie.
Les mutations industrielles l'ont amené à explorer le patrimoine industriel wallon, souvent en état d'abandon et de désaffection, jetant un regard incisif sur un paysage profondément transformé par l'emprise de l'homme sur la nature. Usines, hauts-fourneaux, gazomètres et raffineries hantent encore les lieux où la nature peu à peu reprend droit. Dans ces noirs et blancs superbement maîtrisés, le ciel fait écho aux structures métalliques. Exploitant plus loin la veine de l'archéologie industrielle, Noviello s'attache aux traces des activités minières en mettant en évidence le déchirement de la surface terrestre dans les carrières... le photographe scrute la texture rocheuse, dévoilant les strates géologiques soulignée par le réseau des terrasses et des chemins façonnés à l'usage des machines extractrices, absentes ici, mais laissant malgré tout la trace de leur passage soigneusement balisées par les blocs cubiques.
L'exploration urbaine à laquelle il se livre - l'URBEX étant cette activité photographique consistant à investiguer les lieux de désolation urbaine : bâtiments désaffectés, usines abandonnées, caves et souterrains oubliés ou condamnés - s'attache plus à la décrépitude de la matière qu'au dispositif architectural : fissures, rouilles, peintures décaties, poussières, corrosions diverses deviennent ici les éléments d'une construction visuelle confinant à l'abstraction. On est loin de l'anecdotique ou du sensationnel : les zones explorées ne sont pas prétextes à une scénarisation gothique, où à une quelconque proclamation apocalyptique. Les lieux restent sereins et l'on se rend compte de la fragilité des entreprises humaine face à une végétation envahissante, à une dégradation inexorable, entropique, où bâtiments, machines, meubles, et objets divers sont voués à une disparition définitive. Lorsque Noviello quitte les vestiges humains pour s'attacher à la nature, c'est encore une fois, en s'approchant au plus près de l'écorce et des racines... ce qui fouille et taraude la terre devient des sculptures monumentales, ou vu de très près les racines deviennent des reptiles - boas constrictors - étouffant tout ce qui prétend leur résister.
Noviollo anime régulièrement des ateliers. une activité récente est l'organisation de parcours photographiques avec des femmes marocaines, agées de 18 à 31 ans, qu'il présente comme suit :
"Le
parcours des immigrés marocains au coeur de Bruxelles est un parcours
qui s’inscrit à travers une mémoire : celle des lieux, des chemins, des
quartiers, où les rencontres entre les premiers immigrés des années 50
et les habitants déjà installés se sont construites. 50 ans après les
accords signés entre la Belgique et le Maroc sur le recrutement de
main-d’œuvre, vingt jeunes femmes âgées, accompagnées par Rino Noviello,
photographe, et par les artistes de la Maison du conte
réalisent un nouveau parcours dans la ville et une surprenante collecte
d’images sous l’angle des origines multiples et du féminin. Cela donne
une exposition originale et percutante mêlant portraits et paysages
urbains, prestations artistiques et diffusion sonore"
Le fruit de cette collecte d'image est exposé à la bibliothèque-médiathèque LE PHARE *, à Uccle, jusqu'au 31 mars 2014. Le samedi 20 mars aura lieu le spectacle et atelier "parcours de parole"
* au 935 ch de Waterloo - 1180 Bruxelles - rens. 023740443
marches urbaines
en ville on marche,
hors des chemins balisés,
d'un pas pressé
la musique plein des oreilles
ou on trottine
lundi 17 mars 2014
WTC
WTC - World trade center - le quartier Nord est devenu le centre des affaires dans la capitale européenne. Ce boulevard Albert II bordé de "gratte-ciels" était jadis le lieu de quartiers populaires , lentourant la gare du Nord. Dans les années 1970, l'état organisa l'expropriation et l'expulsion de 15.000 habitants pour implémenter un gigantesque projet immobilier dévolu aux affaires : bureaux de prestige, autoroutes urbaines, centres commerciaux. La violence des procédures d'expropriation, qui touchait de plein fouet une population économiquement faible et socialement marginalisée, qui n'apportait aucune garantie de relogement, allait susciter une résistance farouche, mais vaine face à la collusion entre le monde politique et celui des affaires, et en particuliers de promoteurs immobiliers. Architecturalement, ce projet urbanistique devint l'exemple typique de la "bruxellisation", montrée dans le monde, dans les écoles d'urbanisme, comme un contre-modèle.
Ces quelques photos présentent le WTC dans une ambiance sombre, quasi apocalyptique. Il faut cependant avouer que certaines réalisations architecturales, les plus récentes, ne sont pas sans intérêt, mais la plupart des bâtiments relèvent du fonctionnalisme le plus froid. Le Boulevard Albert II comporte une allée verte centrale ornée de sculptures contemporaines
1. sur la place Rogier, la "Tour Rogier" construit par le bureau d'architecture Samyn et Cie. A gauche, en ocre, l'hôtel Siru, édifice art déco datant de 1931
2. le siège de la Belgacom
3. fontaine ornée d'une sculpture mobile de Pol Bury
4. World Trade Center - construit par le bureau d'architecture :
5. à droite le North Galaxy Tower
la tour horloge de la Gare du Nord - les batiments datant de 1952 sont l'oeuvre des architectes Saintenoy et fils
la Gare du Nord et ses extensions récentes : Centre de communication Nord
samedi 15 mars 2014
scène de rue et jeux de reflet
La place Flagey, à Ixelles, est un spot tout a fait adéquat pour la street photo : l'aménagement des lieux, la présence d'établissements à la mode, de commerces et de transport publics, et la mixité sociale de cette commune contribuent à faire de cette place un lieu privilégié pour le photographe.
Ici quelques exemples, jouant sur les reflets.
Ici quelques exemples, jouant sur les reflets.
la sombre histoire du château Tournay Solvay

Alfred Solvay, frère de l'industriel Ernest Solvay, fait construire en 1878 un demeure dans le style néo-renaissance. Vers 1905, l'architecte Jules Brunfaut y ajoute une double tour, un grand arc en berceau au rez-de-chaussée et une loggia fermée au premier étage, lui conférant l'allure d'un château. Après le décès de la fille d'Alfred Solvay, la propriété est vendue à une société immobilière qui souhaite construire des bureaux. Le projet n'aboutit pas et la propriété reste à l'abandon jusqu'à son rachat par la Région bruxelloise en 1980, qui l'ouvre au public.
Mais deux ans plus tard, un incendie d'origine criminelle
détruit l'édifice. En 1982, le château incendié aurait pu être restauré, mais qui veut assumer les frais ? ni les pouvoirs
publics ni le privé ne veulent débourser quoi que ce soit : alors on laisse pourrir, dans l'espoir qu'un investisseur achète le tout, le château, ses dépendances et le parc.
Depuis lors,
la propriété en ruine est laissée à l'abandon, entourée d'une enceinte
de barbelés et livrée à l'envahissement végétal et à une lente
pourriture...
jeudi 13 mars 2014
l'appel
Cela se passe un premier mai, en 2013, pas loin de la place Rouppe, lieu de convergence bien connu des syndicalistes bruxellois. Ce porte-voix gigantesque est une sculpture en l'honneur de tous les migrants (elle fut inaugurée à l’occasion des 40 ans de
l’émigration marocaine) et fait aussi référence au film de Joris Ivens sur
la guerre civile espagnole, “Spaanse aarde" de 1937 (trad : “Terre d
‘Espagne". Dans ce reportage commenté par Hemingway, apparaît, remorqué par
un camion, un porte-voix géant servant à émettre les discours
d’encouragements aux soldats républicains dans les tranchées, sur le
champ de bataille, dont ceux... de la Pasionaria, Dolores Ibárruri, militante socialiste et fondatrice du parti communiste espagnol, et activiste républicaine durant la guerre civile.
Je ne sais quel appel est lancé par ce jeune qui s'exprimait en arabe, plus pour le fun sans doute (un copain le prenait en photo) que dans l'espoir d'un soulèvement quelconque
un espace photographique
L'espace photographique - jadis publié par l'hébergeur "mabulle" fut une expérience éphémère. Le blog a disparu, sans doute mort d'inanition. Quelques essais photographiques, datant des années 2000 à 2005 étaient le fruit des premières expériences en photographie numérique. Un olympus camedia c-4000 m'a permi de réaliser quelques milliers de clichés dont la spontanéité était quelque peu plombée par la réactivité quelque peu lente de cet APN pourtant classé parmi les meilleurs de son temps. Aujourd'hui la donne a changé, à la suite du bridge Sony, j'ai passé au reflex, Nikon D7000. Ce blog se veut une présentation partielle de mes photographies, en même temps qu'un espace de réflexion sur l'image et la photographie comme moyen de communication ou comme support artistique.
Quels genre de photo trouvera-t-on ici ? Pas de photo de studio, ni de portrait, mais du paysage, des macrophotographies, des essais graphiques, des reportages et de ce qu'on appelle, en anglais mondialisé, de la "street photo". Autrement dit, de la "photo de rue" ou plus précisément des "gens" dans la rue, ou dans tout autre espace public. On reparlera certainement de cette approche qui oblige le photographe à vaincre une réticence naturelle à prendre sur le vif des personnes inconnues, au risque de transgresser le sacro-saint "droit à l'image" tout en respectant son sujet et agissant avec tact ou discrétion. L'urbanité, dans sa dimension sociale, humaine ou architecturale, est ce qui caractérise le mieux la condition humaine d'aujourd'hui. On peut y déceler les paradoxes, les contradictions entre une extrême socialisation, une massification relationnelle, et une anomie sociale de plus en plus marquée, conduisant à la solitude, à la marginalisation, à la pauvreté absolue - misère économique ou matérielle, mais aussi misère culturelle, intellectuelle et spirituelle... mais au-delà de ces clichés, on pourrait voir dans l'urbanisation chaotique les prémisses des nouvelles démocraties, le terreau des espérances et des révoltes futures. L'humanité d'aujourd'hui se nourrit-elle encore d'utopies, malgré les déceptions et les désastres historiques ? Sans doute, et c'est peut être la fonction de l'image que de réactiver cette espérance, cette capacité d'imaginer quelque chose de plus crédible que le réel vécu à ras de terre.
Inscription à :
Articles (Atom)