jeudi 10 mars 2016

Labyrinthe situationniste

Vincent Meessen : Sire, je suis de l'ôtre pays

 

Les installations de Vincent Meessen nous renvoie à une double oblitération : celle d'une critique radicale de la modernité et de l'urbanisation industrielle, assumée par l'Internationale Situationniste, et celle d'une méconnue et improbable filiation de ce mouvement, à la fois politique et artistique, au Congo. Dans l'exposition, dont l'intitulé - One Two Three - renvoie à un chant contestataire des années 1960 met en évidence, à travers une projection vidéo, la transculturalité en oeuvre à Kinshasha, où la rumba, musique cosmopolitisée, "sert de véhicule à une méditation sur l’émancipation"... sous le regard de l'artiste : la domination coloniale, l'aliénation culturelle, l'intégration dans le processus de la mondialisation, et l'aspiration, sans cesse renouvelée à l'émancipation. 

Dans une autre salle, un labyrinthe force le visiteur à une déambulation hasardeuse aboutissant à une maquette étrange : celle d'un projet avorté des situationnistes d'implantation d'une ville expérimentale dans une île déserte, au large de l'Italie. Immédiatement ce labyrinthe nous renvoie au mythe de Minos qui fit construire par Dédale le repaire du monstre qu'il engendra... 
Que ce soit à travers l'exhumation de documents situationnistes méconnus - originaux et fac similés y sont présentés et recontextualisés d'un point de vue où tout ethnocentrisme européen est délibérément évacué, ou à travers la mise en oeuvre fictive d'une utopie esquissée, Meessen ré-interroge notre rapport au monde marqué par la transformation sociale des ultimes espaces vierges de la planète. Mais quel monstre hybride trouverions nous, au coeur des labyrinthes de nos cités et des réseaux tissés par la culture mondialisée ?


























l'exposition est ouverte au Wiels jusqu'au 24 avril 2016 - présentation sur le site web du Wiels
site web du Wiels  : http://www.wiels.org

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire