lundi 14 mars 2016

Edith Dekyndt au Wiels

Le Wiels ne pouvait manquer de rendre hommage, à travers une installation de Edith Dekyndt, à la Dekkera bruxellensis, cette levure que l'on trouve dans les eaux et dans l'air bruxellois et qui confère à nos bières leur saveur si caractéristique... Sans ce microorganisme, les brasseries productrices de la gueuze et de la faro n'auraient pas prospéré. Quoiqu'il en soit, le travail d'Edith Dekyndt est une immense fermentation : une investigation quelque peu alchimique des lentes transformations que la vie impose à la matière organique : turgescences, sudations, exhalaisons, sublimations, condensations qui imprègnent divers supports, subjectiles d'une oeuvre dont le devenir est déterminé par la seule activité biologique des microorganismes qui l'ensemencent. D'autres explorations sensorielles sont présentées : telle cette plongée dans la mer morte dont la trace audiovisuelle nous force à pénétrer dans une luminescence trouble, tel ce drapeau de chevelure humaine flottant au vent, dérisoire emblème d'une humanité dépouillée, un peu sinistre comme une bannière pirate déchirée par la guerre. Elles témoignent d'une volonté d'exploration, quasi scientifique, des limites de l'art, aux frontières du naturel et de l'artifice.





L'exposition "Ombre indigène"  est visible au Wiels jusqu'au 24 avril 2016



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