lundi 21 mars 2016

sauvage carnaval (3)

En ces temps d'austérité et de sécurité totalitaire, les mascarades constituent toujours une forme de transgression. Le masqué décrète la mort du soi pour assumer une identité collective - sublimée comme un dieu, exprimant de l'enracinement dans le terreau identitaire ancestral, ou affirmant une fusion avec les forces naturelles - qui fait fi des contraintes sociales. Sous le masque, on se libère, on se venge ou venge les injustices commises par le pouvoir. C'est pourquoi le masque est craint, à la fois adoré et honni. Il peut aussi bien exprimer la justice - comme ces super-héros de bande dessinée - que le crime : mais entre la cagoule des forces de l'ordre et celui du terroriste, il y a-t-il vraiment une différence ? 

Les mascarades festives relèvent certes du jeu, du cirque et du théâtre : la part du divertissement est incontestable, mais s'esquisse aussi un rituel cathartique et sacrificiel. En l'occurrence, le carnaval sauvage bruxellois se termine, paraît-il, par la pendaison symbolique du promoteur immobilier et du bureaucrate, figures honnies du pouvoir dans ces quartiers populaires des Marolles. ... 





 
 
 





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