mercredi 1 avril 2015

la basilique de Koekelberg

Le lieu pourrait être le décor d'un épisode inédit de Games of Thrones... située à Koekelberg, la basilique du Sacré Coeur rivalise, en monumentalité orgueilleuse, avec le Palais de Justice ; il rivalise aussi avec la basilique éponyme parisienne... mais les circonstances historiques de son édification sont différentes. En fait, le projet d'une basilique monumentale est ancienne : Léopold II rêvait d'un panthéon glorifiant les célébrités belges, monument qui serait érigé sur le plateau de Koekelberg, l'avenue des Gloires nationales y fut tracé, mais le projet déplut à la bourgeoisie catholique belge de sorte que le souverain imagina plutôt une basilique qui serait un lieu de pèlerinage. L’architecte Pierre Langerock conçut une église néo gothique, une cathédrale idéale tel que l'imaginait Viollet-le-Duc. Les fondations furent creusées mais l'entreprise s'essouffla d'autant plus que la première guerre mondiale laissa une nation exsangue. 
Après la guerre, on révisa de fond en comble les plans opérant un virage à 180° quant aux choix esthétique. Du néo-gothique passéiste on passa à la modernité la plus audacieuse : l'art déco. Après divers concours et appels à projet, l'architecte gantois, Albert Van Huffel présente une première esquisse qui séduisit tout le monde. 

En 1925, le plan obtient le premier prix d'architecture à l'exposition des arts décoratifs et industriels modernes à Paris. Et la construction commença financé par des collectes dans les églises et par des subsides d'état, assez importantes et qui accrurent encore après la guerre 40-45 : il s'agissait de résorber le chômage et de relancer l'industrie. En fin de compte, la basilique fut achevée en 1970 et fut inaugurée à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de l’épiscopat du cardinal Joseph Suenens. Mais on est alors en pleine révolution culturelle au sein de l'Eglise : Vatican II réforme la liturgie de sorte que même la hiérarchie catholique belge considère anachronique cette basilique. Même si elle ne répond plus aux besoins réels de l'Eglise, il convient de rendre justice à l'esthétique des lieux. La post-modernité architecturale a quelque peu renoué avec la monumentalité et le décorum, même si en l'occurrence celui-ci se distingue par une sobriété quelque peu spartiate. 

 





















1 commentaire:

  1. Bonjour monsieur.

    Splendides photos, vraiment !

    Je me suis permis d'en publier quelques unes, en vous citant, vous et votre blog, dans un (modeste) album photos réalisé sur la basilique du Koekelberg et posté sur ma page Facebook "Michel Vaneenoge" - mes arrières grand-parents, côté maternels, étaient originaires de Bruxelles.

    En espérant pouvoir me rendre un jour jusqu'à cet édifice dont la coupole m'a interpellé il y a quelques années en faisant des recherches iconographiques sur ce thème, cordialement.

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