Les Marolles, quartier populaire situé aux alentours du monumental Palais de Justice fut dans les années 1970 et 1980 le théâtre de lutte populaires pour le droit au logement. En 1989, pour résister à des projets d'extension du palais de Justice, des habitants menacés d'expropriation ont occupé leur logement et les rues en dormant en rue sur des matelas... cette "révolte des matelas" fait l'objet d'un graphe élaboré comme une carte heuristique. L'oeuvre est de Obetre, sociologue et street-artiste qui agit pour la légalisation du graffiti (acte punissable d'amende et même de prison)... si l'oeuvre entre dans une démarche mémorielle et de reconnaissance des luttes populaires de quartier, elle paraît singulièrement intello mais on pourrait dire que l'arborescence des concepts aussi abscons les uns que les autres a une porte satirique : n'est-ce pas plutôt le regard sociologique, distancié du réel, étranger aux enjeux vitaux des luttes, prompt à théoriser plutôt que d'agir, qui est visé ici ? Ce qui est paradoxalement mis en relief ici est la valorisation bourgeoise-bohème d'une image idéalisée du populaire au coeur d'un quartier en pleine gentrification.
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